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Skordalia de patates douces et betteraves rôties

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DSC_5075Me frayant un chemin à travers mes mille un onglets ouvert et attendants d’être lu, je suis par hasard tombée sur un article intitulé « Writing, Blogging and Confidence » sur l’excellent blog itisallgreektome. Alors que je n’aspirais qu’à en apprendre plus sur l’adorable -mais incompréhensible- dialecte chypriote, ce petit billet très bienveillant est pourtant tombé à pic, au beau milieu d’une remise en question sans indulgence (autrement nommée la Belle Bluesaille sans mercy) nourrie d’articles très justes comme celui de Laëtitia, 5 bonnes raisons de couper internet, de petits posts sur Tweeter dans la même veine et de doutes personnels sur lesquels je ne manque jamais de trébucher. Ainsi raisonne le petit scarabée devant ceux qui semblent capable de faire de l’or avec un peu de glaise, alors qu’il contemple son petit château d’argile avec l’envie parfois drôlement forte d’y flanquer un coup de pied. 

  Et l’article de Plamena m’a apporté beaucoup de réconfort, sans que je puisse véritablement expliquer pourquoi. Peut-être à cause de l’absence totale de prescriptions toujours un peu anxiogènes. Sans doute aussi grâce à la modestie et la simplicité des constats simplement posés à plat, très honnêtement: la timidité, le manque d’assurance, l’intérêt pour des choses qui n’intéressent que très peu de monde, qui ne « marchent pas » très bien sur internet. Cet article est court, n’aborde pas certains thèmes, et pourtant, en creux, j’y trouve des réponses à cette angoisse de la légitimité et de fabrication d’un contenu dûment estampillé « intéressant » par…Eh, par qui au juste? 

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  Sur ces entrefaites, j’aimerais vous présenter une recette au moins aussi réconfortante que l’article sus-mentionné. Je ne la connaissais pas avant de me plonger dans les traditions culinaires grecques, et elle fait désormais partie de mes petites habitudes et recettes de secours: la σκορδαλιά (skordalia). Traditionnellement servie  en tant que mezze, elle peut néanmoins l’être en tant que plat principal dans certaines régions: c’est sous cette forme que je la consomme (mais sans ajout de poisson, cela va de soi), faute de pouvoir me préparer moult mezzedes comme il sied. 

   En grande enfant de 22 ans qui se respecte, j’éprouve une affection immodérée et sans doute excessive pour les purées de toutes sortes: lentilles, pommes de terre, =petits pois, carottes, agrementées de toutes les épices possibles ou d’une noix de beurre végétal, elles sont mon tourment, ma passion, mon repli culinaire aux heures de peine et de trou noir conjoncturel dans mon frigidaire et mon inspiration. Réduire en purée ce que j’ai à disposition a outre l’avantage de dissimuler aux yeux de la gamine commandant là-haut des légumes à l’aspect fatigué. Dans cette perspective, la Skordalia s’est un peu présentée à moi sous l’aspect d’un cadeau des dieux. Délicieuse, simple, rapide, peu coûteuse, sans ingrédient farfelu, et traditionnellement végane, elle a tout pour vous plaire à vous aussi.

  Bien entendu, je n’ai pu résister au plaisir de twister un peu la recette, et celle que je vous présente ici est à base de patates douces et non des banales patates que nous connaissons davantage; en grande partie pour épargner un proche qui n’a pas un goût très prononcé pour les pommes de terre mais subit régulièrement ma cuisine, mais aussi parce que la patate douce, eh bien…C’est pas super mauvais. Petit conseil: si la patate douce orange fonctionne très bien, la patate douce à chair jaune et peau violette est encore meilleure. Toutefois, il est difficile de la trouver en France (et vice-versa à Chypre. Allez comprendre).
Pour accompagner ce plat roboratif et réconfortant, des betteraves poêlées aux graines de sarrasin (héhé) et au romarin se marieront tout à fait à la douceur méditerranéenne de cette délicate purée. Il arrive que je n’ai pas sous la main de la poudre d’amandes: dans ce cas, je remplace cette dernière par de la farine de pois chiche ou de sarrasin pour ajouter cette touche discrète qui fait aussi le charme de la skordalia.

 

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Σκορδαλιά de patates douces et betteraves rôties

Pour deux personnes

 ► Ingrédients:

  • 2 grosses patate douce
  • 4 gousses d’ail
  • 1 bonne pincée de sel
  • 120 ml d’huile d’olive
  • 40g de poudre d’amande très finement moulue 
  • 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin
  • 2 cuillères à café de jus de citron
  • Deux betteraves cuites
  • Une cuillère à soupe d’huile d’olive
  • Une cuillère à soupe de sarrasin
  • Une cuillère à soupe de romarin frais ou séché

► Préparation:

Peler et couper la patate douce en petits cubes, et faites la cuire à la vapeur jusqu’à attendrissement complet de la chair.

Pendant ce temps, hachez finement l’ail et le sel et écrasez-le à l’aide d’une fourchette (ou utilisez un presse-ail si vous en possédez un) jusqu’à obtenir une pâte d’ail

Egouttez les morceaux de patate douce, placez-les dans un bol et écrasez-les à la fourchette. Incorporez la pâte d’ail, puis versez les ingrédients dans le bol les uns après les autres dans l’ordre indiqué, de façon à les incorporer dans la préparation de façon optimale.

Coupez en tranches fines les deux betteraves, et faites les revenir à la poêle dans l’huile d’olive de chaque côté jusqu’à ce qu’elles soient légèrement grillées. Deux minutes avant la fin de la cuisson, ajouter le sarrasin et le romarin pour parfumer et agrémenter les betteraves.

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Note: n’utilisez jamais de mixeur, a fortiori si vous préparez la skordalia avec des pommes de terre! il aurait tôt fait de transformer votre purée en colle du fait de l’amidon qu’elles contiennent.

Suggestion: avec davantage d’ail et d’huile, cette petite purée devient un dip fantastique à l’heure de l’apéritif, à servir avec quelques tranches de pain de campagne grillé ou mieux encore, du pain pita encore chaud 😉

 

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4 réflexions au sujet de « Skordalia de patates douces et betteraves rôties »

  1. Mmh… comme je te comprend, moi aussi je trouve tout ce qui est soupes, purées et veloutés étrangement réconfortant. Et si en plus dedans il y a de la patate douce et de la betterave! A propos de patate douce, j’ai récemment fait une découverte : la patate douce violette (peau et chair comprise). Je connais aussi la patate douce à chair blanche, que je trouve plus roborative que sa cousine orangée, mais pas celle dont tu parles dans ton article, à peau violette et chair jaune! Comme quoi les patates douces, il y en a vraiment des tonnes de sortes différentes.
    Bonne soirée à toi

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    1. Ca alors, je ne savais pas qu’il y avait aussi une variété à chair violette! Elle pourrait faire une très belle skordalia celle-là pour le coup, mais j’avoue que je ne saurais pas où en trouver. Et j’ai le même avis que toi sur les qualités roboratives pour l’homologue à chair jaune/peau violette, juste à peine plus légère que la version traditionnelle tandis que celle-ci l’est bien davantage (d’où le fait qu’on serve plutôt la traditionnelle en mezze et non en plat principal).
      Belle journée à toi, et merci d’être passée ici!

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